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"Chinallemagne" : mourir pour le yuan ou par l'euro ?
06/10/2011 15:21
Que peuvent avoir en commun deux pays aussi différents que la Chine et l’Allemagne ? Qu’est ce qui peut rapprocher un « émergent » de l’Extrême-Orient, et une vieille Nation industrielle du cœur de l’Europe ? Un géant de plus de 1,3 milliards d’habitants, vendant au monde entier des produits à bas coûts, et un pays de 80 millions d’âmes, ayant construit son succès sur la qualité du made in Germany ?
Les similitudes sont nombreuses, si l’on en croit Jean-Michel Quatrepoint, qui publie un indispensable Mourir pour le yuan . Elles découlent d’un même modèle de développement : un mercantilisme agressif, autorisé par la pratique d’un protectionnisme plus ou moins avoué.
« Protectionnisme » : revoilà ce concept qui divise. Si ses adeptes se font de plus en plus loquaces, ses détracteurs le sont davantage. Comme l’expliquait ici Daoud Boughezala, on ne compte plus les procès en « extrême-droitisation » adressés aux tenants de la démondialisation. Le plus notoirement imbécile fut celui intenté par Raphaël Enthoven, qui grandiloquait récemment en ces termes : « la démondialisation est un symptôme qui se prend pour une solution, c’est une formule magique ». La Chine, comme l’Allemagne, ont dû tomber dans la potion il y a bien longtemps…
Il faut dire que l’un et l’autre pays traînent derrière eux un lourd passé, qu’ils semblent avoir décidé de solder. Plus encore que l’Allemagne d’après la seconde guerre mondiale, la Chine fut durablement affaiblie par la guerre de l’Opium, dont l’auteur nous remémore les détails avec un vrai talent d’historien. Mais depuis Mao, la « renaissance de la nation chinoise » est en marche. Avançant sur deux jambes, le communisme au plan politique et le capitalisme dans le domaine économique, ce grand pays n’aspire qu’à une chose : retrouver son rang mondial. Pour ce faire, il n’hésite pas à utiliser les règles de la mondialisation sans jamais en jouer vraiment le jeu, comme l’explique Jacques Sapir dans La démondialisation .
Quatrepoint semble partager l’avis de son confrère. Il considère que les chinois pipèrent les dés en 2001, en adhérant à l’Organisation mondiale du commerce. Il voit d’ailleurs cette entrée dans l’OMC comme « un évènement éclipsé par les attentats du 11 septembre (…) et qui sera pourtant, lui aussi, ô combien, lourd de conséquences ». Car depuis lors, la Chine « accumule pour acheter le monde ». Elle détient d’ores et déjà des réserves dépassant les 3 000 milliards de dollars.
Tout comme notre cousin germain, dont l’économie est entièrement dédiée à l’exportation, la Chine a développé une économie de type mercantiliste. Le « Vampire du Milieu » , n’hésite pas à pratiquer toutes sortes de dumping. Dumping environnemental, bien sûr, mais aussi dumping social, avec le maintien de salaires extrêmement bas en dépit d’une croissance forte, et l’exploitation de nombreux mingong , ce lumpenprolétariat composé de travailleurs migrants. Pékin pratique enfin un dumping monétaire sauvage. Elle a arrimé sa monnaie au dollar, empêchant ainsi la hausse naturelle que devrait générer le dynamisme économique. D’ailleurs, la réévaluation du yuan et un sujet tabou pour les autorités chinoises.
Quelles convergences, ici, avec l’Allemagne ? Selon Quatrepoint, ces deux pays possèdent ce qui fait défaut à nombre de Nations occidentales : une véritable stratégie économique. Ils ont en partage une démographie atone, qui les contraint à accumuler d’impressionnantes quantités de réserves, en prévision d’un très prochain « papy boom ». Et si le géant asiatique s’enrichit surtout au détriment des Etats-Unis, notre voisin d’outre-rhin le fait quant à lui sur le dos…de ses partenaires européens.
Du dumping social, en Allemagne ? Certainement. Son modèle « holiste », typique de ce que Michel Albert appelait le « capitalisme rhénan », lui a permis de pratiquer sans heurts sociaux une politique systématique de gel des salaires. Dumping monétaire ? Pas à proprement parler, puisque l’euro interdit toute manipulation des taux de change. Mais l’Allemagne n’en a nul besoin. En effet, si la devise européenne est très surévaluée pour la plupart des économies de l’eurozone, elle demeure sous-côtée par rapport à ce que serait le mark aujourd’hui. Pour Laurent Pinsolle, c’est d’ailleurs l’une des raisons de l’attachement allemand à la monnaie unique : sa désintégration « serait une catastrophe pour Berlin car l’appréciation du mark réduirait les exportations allemandes dans l’ancienne zone euro ».
A Mourir pour le yuan, Jean-Michel Quatrepoint a donné un sous-titre : « comment éviter une guerre mondiale ». Outrancier, sans doute. Mais peut-être l’auteur tenait-il à répondre par avance à ceux qui scandent à l’envi, de manière tout aussi excessive: « le marché libre ou bien la guerre ! ».
Au demeurant, à l’échelle de cette Europe qui nous fut vendue comme la garantie d’une Paix perpétuelle, les efforts récents de l’Allemagne face au drame grec peinent à réparer les dégâts de sa trop longue politique de « cavalier solitaire ». Les forces centrifugent croissent chaque jour, les uns vilipendant « l’égoïsme allemand », les autres le « laxisme grec ». Dès lors, avant de mourir pour le yuan, accepterons-nous, nous, peuples d’Europe, de mourir…de l’euro ?
Coralie Delaume
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Grèce : le naufrage de l’idée européenne
06/10/2011 14:50
L’Europe, cela devait être la paix, la prospérité, l’harmonie entre les peuples. Aujourd’hui, des technocrates apatrides et irresponsables ont pris les commandes en Grèce, provoquant des manifestations et un ressentiment grandissant entre les peuples européens.
Comme le rapporte le Monde, un grand quotidien grec a évoqué « la torture chinoise de la goutte d’eau ». Cela fait maintenant des mois que la troïka misérable du FMI, de la BCE et de la Commission Européenne ne cesse de faire des demandes à la Grèce. Bien sûr, les privatisations n’ont pas beaucoup avancé mais dans le contexte économique actuel, cela reviendrait à brader les actifs du pays. Bien sûr, le déficit ne baisse pas aussi vite que prévu.
c’est la potion amère technocratique qui tue le pays, comme le montre le fait que le déficit commercial reste abyssal (11% du PIB) malgré l’effondrement de l’économie du pays. Cette austérité mortifère est une honte absolue comme on constate le dégât social qu’elle provoque. Et ce n’est pas une baisse du salaire minimum qui va améliorer quoique ce soit.
La Grèce fera défaut et sortira de l’euro
Bien sûr, aujourd’hui, la grande majorité de la population grecque veut rester dans l’euro, mais cela était prévisible. Pendant plus de deux décennies, l’Europe a été synonyme de subsides et de développement économique pour la Grèce. Donc la population ne peut pas se retourner en quelques mois contre la main qui l’a nourrie pendant si longtemps. Malgré tout, on peut penser que le point de rupture approche quand on voit la mobilisation des fonctionnaires.
La fin est déjà écrite. La question est de savoir quand le déclic aura lieu à Athènes entre une population qui n’en pourra plus de cette cure d’austérité sans fin et qui n’a aucun sens, et un parti politique qui aura le courage de proposer une véritable alternative. Il faut juste espérer qu’à ce moment, la Grèce trouvera plutôt un Lula qu’un Chavez ou un Poutine. Si l’on suit le calendrier argentin, il faudrait attendre début 2013 pour qu’elle se décide enfin à en finir.
Le seul point positif de cette histoire est de lever le masque sur cette Europe antisociale et antidémocratique qui étouffe un pays sans le moindre espoir de le redresser. Ainsi, quand la Grèce brisera ses chaines, elle tuera sans doute pour longtemps ces mauvaises chimères européennes.
Laurent Pinsolle
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Les entretiens d'Antidotes
05/10/2011 00:12
« L’euro ne nous a apporté que des problèmes »
Entretien avec Marina, fonctionnaire grecque
par David Desgouilles
De ma correspondante en Grèce, Olivia Giorgio
Traduction de Yannis Retsinas
Ressentez-vous la « crise » dans la vie quotidienne ?
Notre manière de vivre a changé radicalement. Outre le fait que nous avons réduit drastiquement l’achat des biens de consommation, on dort et on se réveille avec l’incertitude du lendemain et une anxiété permanente. On a perdu le sourire mais surtout notre santé psychologique.
En France, il est dit que les Grecs refuseraient d’échanger leurs euros contre des drachmes : info ou intox ?
Intox ! Moi, personnellement, je souhaite cet échange. De plus en plus de monde veut sortir de l’euro. Il ne nous a apporté que des problèmes.
Comment envisageriez-vous un retour aux drachmes ? Cela vous fait-il peur ?
Non cela ne m’effraie pas. En Grèce on dit : « celui qui est mouillé n’a pas peur de la pluie ». J’aurais préféré les drachmes. Le chemin sera difficile, mais on arrêtera de s’acharner sur la Grèce et peut être retrouverons-nous notre dignité.
La troïka : héros ou zéro ?
La Troïka est composée de trois personnes, rien de plus. Son rôle et de superviser et non pas d’appliquer des mesures. Selon moi, les seuls responsables de cette soumission sont nos politiciens. Ils ont le pouvoir de dire non, mais pourquoi ne le font-ils pas ?
Pensez-vous que les pays européens leaders font tout leur possible pour aider la Grèce ?
Non, les pays européens n’aident pas la Grèce. Ils la regardent sombrer et n’ont rien empêché. Encore maintenant, ils n’essayent pas de sauver la Grèce, mais plutôt de sauver l’Euro, pour ne pas qu’il sombre lui aussi dans cette crise économique.
Payez-vous vos impôts ? Si non, pourquoi ? Si oui, ont-ils augmenté ?
Les salariés, les retraités et les pauvres ont toujours payé leurs impôts. Ils payaient et ils payent toujours les impôts les plus élevés par rapport aux autres pays européens. Oui, nous les payons, même s’ils ont doublé. Mais l’année prochaine ?
Vous avez l’occasion de passer un message au peuple français, lequel serait-il ?
Les Grecs sont un des peuples les plus fiers, travailleurs et honnêtes au monde. Si vous voulez nous faire payer une erreur, la seule chose que vous puissiez nous reprocher c’est d’avoir « laissé » nos politiciens tricher. Cela s’est également produit dans d’autres pays, mais cela n’a jamais rompu l’honneur et la dignité d’un peuple. J’appelle le peuple français à nous apporter un soutien moral et à aider à maintenir notre réputation et notre dignité en tant que peuple.
Pensez-vous que la Grèce est encore un pays souverain ?
La Grèce a perdu sa souveraineté à cause de ceux qui nous gouvernent depuis tant d’années. Ils ont brisé et vendu la Grèce en ignorant le peuple grec. Je veux croire et espére que la Grèce, un jour, redeviendra un Etat souverain et qu’elle reprendra la place qu’elle mérite.
- Qu’ils en soient, tous les deux, chaleureusement remerciés.
http://david.desgouilles.fr/
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